A men’ donné, il faut mouiller la chemise …

Nico est sur Guethary pour quelques jours, les niveaux d’eau commencent à  être dry compatibles, nous sommes en avril, autant de promesses de parties intéressantes en sèche sur la … ma grande Nive. Le plat d’Arrossa est même praticable. Jamais très facile même si évident, nous passerons quelques après-midis sur ce premier no kill de la Nive, avec quelques moments d’anthologie sur des poissons ou dans des configurations de niveau 5 sur l’échelle Henry’s Fork qui compte 5 niveaux. Je découvrirai même qu’à  men’ donné … il faut savoir mouiller la chemise …

A men’ donné, on a du batailler

Commençons par la dernière journée sur le plat. Nico passera bien deux ou trois heures sur une poignée de truites installées  à  gober plein courant, non pas encastrées contre la berge, mais pleine veine d’eau, offertes au plus offrant. Et Nico à  de quoi offrir : sa boite à  mouche en l’occurrence. Il passera une bonne partie de ses essentielles. A chaque fois, une même réaction : la truite monte voir, scrute, détaille, et snobe calmement ou bruyamment l’imitation de mon compère. Le plus hallucinant est que ces truites étaient postées travers légèrement amont, à  3 mètres de mon échassier de Nico. Ceci dans une eau claire, par une grande journée ensoleillée.

peche-a-la-mouche-no-kill-arossa-003.jpg

Elles en ont rien à  foutre du moucheur, sures de leur fait et de leur capacité à  distinguer le vrai du faux, la vraie émergente ou exuvie de la triste imitation de mon Niakwé, fut-elle présentée sur une pointe 7X de circonstance. A ce petit jeu, se distinguera quand même l’oreille de lièvre qui suscita plus de réaction que les autres classiques CDC, sedges et autres spents. Ce jeu d’échec nous remémora nos pires heures sur la Henry’s Fork, à  se frotter à  des schools de truites arc en ciel gobinant des spents de PMD’s, des fois rouges, d’autres fois jaunes (cf  Henry’s Fork river – Leçon N° 1 : Persévérer pour la séduire !). Pas le peine d’aller à  l’autre bout du Monde, la truite de la Nive sait très bien proposer de bien bons challenges… bon, c’est vrai que Harriman state park … c’est pas mal non plus … 😉

A men’ donné, il faut mouiller la chemise …

La veille, sur le même secteur, je m’étais entiché d’une bande de farios calées contre la fameuse berge d’en face, sous des frondaisons gourmandes en mouches  artificielles. Le niveau de 0,95 m d’eau environ est plus que limite. Pour pouvoir projeter ma soie sous la frondaison, en amont des gobinages même pas discrets de mes copines, il faut que je m’avance, jusqu’aux limites du raisonnable. Sur la pointe des pieds, je n’ai qu’un cm de battement entre le niveau d’eau et le haut de mes waders JMC DISCOVERY. Déjà , rien que lors des mouvements de bras pour lancer, je commence à  prendre l’eau. N’ayant pas prévu d’écope, je prends l’eau, petit à  petit. C’est ça ou rien Fred. Si je n’accepte pas l’inéluctable, me remplir, je devrai laisser les impertinentes avec leurs gobages ostentatoires. Impossible à  supporter. Me remplir ? Beaucoup plus supportable. Je passerai environ une heure rempli, callé devrai-je dire par 20 ou 30 litres d’eau ayant envahi mes waders. A force, on s’y fait. ça caille, mais c’est jouable. Le plus gros désagrément fut de découvrir que ma boite à  mouche étanche, chargée de toutes mes mouches, et portée dans mes waders n’était pas réellement étanche.  Le deuxième coup au moral fut de réaliser que mon permis n’est absolument pas prévu pour la plongée. Mais elles gobent encore.  Après moult passages, je réussirai à  ferrer la truite la plus en amont, avec une oreille de lièvre, pointe en fluorocarbone Mirage de 6X. Un poisson pas énorme de 36 cm.

truite-36cm-20avril2014-002.jpg

truite-36cm-20avril2014-1.jpg

Mais quel plaisir ! Je louperai sa copine aval à  deux reprises. Mais je l’aurai un jour, je l’aurai … le lendemain. Conclusion : à  men’ donné, il faut savoir mouiller la chemise …

Rejoindre la berge ne posa pas trop de problème. Mais remonter au sec -si je puis dire- fut épique. Un vrai bibendum Michelin plein d’eau. A mourir de rire.  Heureusement, le zip de mes waders me permis de me vider de plusieurs litres. Les litres restants m’accompagnèrent jusqu’au déshabillage final.

Le lendemain, nous revînmes sur le même secteur. Mes copines sont encore là , toujours aussi impertinentes. J’ai optimisé mon étanchéité. Les bretelles de mes waders sont tendues à  bloc, ce qui relève ces derniers de 2 ou 3 cm. La Nive a perdu 1 ou 2 cm. J’ai donc un peu plus de marge. Ma technique de lancer sous frondaison s’est même un peu affinée. Je suis gonflé à  bloc, c’est mieux qu’avec de l’eau.

Je passerai bien deux heures à  batailler les 3 ou 4 poissons actifs. De beaux poissons au vu de leurs gobages. Je perdrai 4 ou 5 pointes dans les arbres, avec autant de mouches. Je ferai monter et louperai 2 poissons,  encore sur oreille de lièvre. Bientôt, un seul poisson continuera ses ébats. Mais pas couillonne, elle ne montera plus sur mo oreille de lièvre. J’essaierai divers autres modèles.  Rien … Et si …. et si une mouche à  la con, petite, générique pouvait faire le job ? C’est ce que je me dis en posant le regard sur une imitation de callibaetis made in Montana, façon parachute, sur hameçon de 18. Une petite éphémère grise/tan en quelque sorte. Au premier bon passage, la dernière truite active fit l’erreur de vouloir gober cette exotique imitation. Ferrage, pendue. Quelques sauts, et mon 6X la mâtera assez rapidement.

truite-40cm-21avril2014-1.jpg

truite-40cm-21avril2014-002.jpg

truite-40cm-21avril2014-004.jpg

truite-40cm-21avril2014-002.jpg

Je suis hyper content. J’ai pris un peu d’eau,  mouillé ma chemise, mais j’ai fait monter ce poisson dans des circonstances tordues.  ça vaut presque une 50 plein courant … presque. Bref, à  men” donné, il m’a fallu mouiller la chemise. Retour sur Guethary, on se les gèle !

Click to rate this post!
[Total: 2 Average: 4.5]

4 réponses

  1. jean pierre dit :

    Fred,si l’aviron joue avec la même tenacité,ils resteront en top 14!bravo

  2. luc dit :

    bonjour Fred
    Je t’ai aperçu quand tu avais de l’eau jusqu’au bretelles…
    J’étais sous les branches (berges d’en face.
    J’y vais lundi(petite pluie,niveau vers 90,dernier jour avant la remontée du baromètre et surement pas grand monde!!!)
    Si tu es libre pour aller les chercher en surface,fait moi signe.
    by

  3. fred dit :

    slt Luc

    je peux attendre pour aller au même endroit (tu as vu les niveaux ?)

    tellement concentré, je ne me souviens pas t’avoir vu 😉

    a+

  4. fred dit :

    @Jean-Pierre : ben, on est resté, oui. Dommage que nos meilleurs ennemis ne soient plus avec nous, le top 14 va paraître bien fade … revenez vite !! (1er degré, sérieux 😉

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *