partie de pêche hier sur la Grande Nive. Eau légèrement troublée par la pluie continue qui s’installa de 17 à 20h. Petite bruine, mais pluie quand même. Je dirais même plus une bonne bruine drue (fausse vraie contrepétrie ?). Quelques insectes jusqu’à 21h, de plus en plus de petits sedges ensuite. Niveau d’eau vigicrue/OSSES de 0,68 m, soit proche des niveaux d’étiage me semble-t-il.
Des conditions au top … le pêcheur un peu moins
Sur les deux premiers secteurs que je testerai en amont de LOUHOSSOA, pas de poissons ferrés, mais deux ou trois poissons attaqués. Mauvais positionnement pour l’un, draguage inopiné de ma mouche pour les autres, ils ne monteront pas sur mon offrande à épine. Revenons sur mon mauvais positionnement.
Je suis sur une bordure magnifique, avec banquise rocheuse très anfractueuse, plantes aquatiques, trous, blocs, végétation rivulaire … Un dédale très prometteur.
Héronant sur mon rocher, je suis la descente aux enfers d’une éphémère grise de taille moyenne qui se livre au hasard du courant. Une partie de roulette russe pour elle , car le secteur ne pardonne pas. Je suis sûr que sur les quelques mètres que lui fera faire le courant jusqu’au rapide suivant, je la verrai se faire englout….BLWOUAFFFFHHHHHH !! Remous-gobage sur la pauvrette, elle disparait, et avec elle ma léthargie héronière. Ni une hideux (ceux qui me connaissent …) je fixe une artzamendi sur hameçon de 16. Je me positionne travers, à 4 mètres, sûr d’être invisible. Il est 19h30, il bruine, fait sombre, jj’ai un gros reflet sur l’eau quand je regarde vers la postion présumée de la truite, en fin de courant, avant l’accélération pour le rapide suivant. Et c’est pour ça que je ne la ferai pas. Je fais comme si elle ne me voyait pas, par ce que moi je ne la vois pas. ERREUR !! Elle n’a pas de reflet, elle (et a peut-être des lunettes polatisantes).
Elle n’aura aucun mal à me voir, même accroupi (moi, pas elle), venir travers amont lui proposer mon artzamendi. Il est évident que la meilleure mouche, le meilleur posé, la meilleure dérive ne peuvent rien contre une truite qui a vu le pêcheur. A méditer …
Plus amont, je foirerai encore deux poissons par manque de discrétion ou précipitation, mes péchés mignons. Il est temps de changer de spot.
Les mouches ont changé d’ne !!
Changement de spot, changement d’ambiance. Beaucoup plus d’insectes, quelques petites installées à gober, puis quelques unes de plus, puis de plus en plus. Ce seront en gros une dizaine de poissons qui me seront proposés par la Nive sur quelques mètres carrés, mon domaine habituel, 10 fois plus simple d’accès que le précédent. Insectes ? éphémères jaunes, et petits trucs, entre autres quelques sedges.
Je choisis pour ouvrir le bal, la plus en aval, apparemment pas la plus grosse, mais sait-on jamais, comme nous le verrons plus loin. Un posé courbe, configuration de courants plutôt facile. Gobage !
Une première truite de 25 cm pour commencer donc, sur une éphémère en cdc jaune, plutôt bon signe non ?
D’autres continuent de s’activer. Je continues avec mon éphémère jaune, bons passages, rien, elles ne montent pas. Ce n’est pas la bonne mouche ! Une belle plus en amont fait de gros remous à chaque gobage. Je change de mouche : un petit sedge cdc/bécasse sur hameçon de 18. Posé, gobage immédiat, piquée-décrochée. Merde !! Bon on reste calme, y’en a d’autres ! Je sèche ma mouche. Une autre travaille face à moi. Passage, repassage …
un peu comme après l’amour
Elle ne veut pas. Le sedge drague trop. Il faut un posé plus souple, avec plus de mou dans le bas de ligne, une bonne courbe de soie vers l’amont. ça doit le faire ! et ça le fait : posé courbe et mou (la soie), le sedge prend la bonne direction, des secondes d’éternité, dans une fraction de seconde, il va draguer. Gobage ! Elle aspire ma mouche. Ferrage, elle est au bout. C’est lourd. Accroché dans une branche ? Non, elle tourne sur elle-même. Elle traverse à fond le courant et va au bord de la banquise de roche, certainement pour rejoindre sa faille de sécurité (pas celle de son système d’information, celle ou elle dort !). Cette décision la perdra. Elle ne peut beaucoup se battre dans 30 cm d’eau. Je la bride, mon 12/100e teklon tient le choc. Je l’approche de ma raquette. Elle est dedans. Un mle, très long, maigre, avec une sacré gueule. Un poisson de 41/42, magnifique :
Je lui tirerai le portrait, et savourerai ensuite ce bon moment de sérenité, de plénitude , un peu comme après l’amour.