7 ou 8 parties qu’elle me nargue. Elle est infaisable … elle refuse tout ce que je lui présente. Calée sous des branches baignantes, elle me nargue. Je lui ai proposé toute ma boite à mouches. D’abord les classiques : oreille de lièvre, peute, fourmi. J’ai cru trouver le sésame avec un spent rouge ou une petite olive en cul de canard. J’ai nourri des espoirs en pendant sur mon 6X des midges adultes, jaunes ou noirs. J’ai misé sur un sedge en cul de bécasse, ou une grosse peute encore. Ou un mini shuttlecock. J’ai pris des risques en passant sur une pointe en 7X. Du dédain, rien que du dédain. Mais comme on dit au Pays Basque … têtu je suis ! Et ce soir …
La belle a repris possession il y a 4 semaines environ de son poste de nourrissage malgré les truites arcs en ciel apparues avec la crue de juillet. Au diable les arcs qui tiennent le centre du terrain, elle, son truc c’est les ailes ! “A l’aile, la vie est belle !” dit-on dans les travées de Jean Dauger une trentaine de kilomètres en aval. Telle un Lomu aquatique, elle doit faire la Loi dans son couloir. C’est ainsi que je la surveille depuis 3 semaines environ.
Elle gobe a qui mieux mieux presque toute la journée, tous les jours. Mais elle est sûre d’elle. Elle gobe -probablement- des mini-midges noirs, seuls insectes très fréquents dans la dérive actuellement. Son rythme de gobages ne laisse pas de doute : elle gobe des insectes très très présents, et je ne vois que des midges adultes noirs, parfois des jaunes. Des trucs insensés tellement ils sont petits. Des trucs de 2 mm, inimitables par mes gros doigts. Vous avez des hameçons de 32, vous ? Et des doigts XXS vous en avez combien ? Bref … elle gagne toutes nos parties d’échec depuis 7 ou 8 soirées. Elle s’est forgée un sacré bouclier contre les moucheurs : ne gober que des micro-mouches inimitables. L’affaire est entendue … elle ne craint plus que les cormorans, les loutres et les visons… ou les crues. Et des truites qui me résistent à ce point … ça m’électrise. ça ne vous rappelle rien amis dragueurs ? 🙂
19h ce soir, je glisse dans la Nive, la fraicheur de l’eau me reconstitue après une journée à cuire dans mon bureau. Je ne suis pas mécontent de fuire quelques heures le droit de rétractation, les taux de conversion, Google et l’inbound marketing, pour profiter de l’écrin de verdure dans lequel coule une rivière … la Nive.
Le toulousain qui a capturé hier un saumon très coloré de 72 cm en nymphe (croyant à une fario) vient de quitter les lieux. Il a fait quelques truites arcs en ciel ce matin. Rien cet après-midi. Il a bien vu la belle qui gobe sans se cacher sur l’autre berge, inaccessible pour cause de profondeur. Mais il est un peu trop petit de taille, et son gilet doit baigner sur toute sa hauteur. J’ai la chance d’être suffisamment grand, et d’avoir proscrit le gilet de ma tenue. 55 cm d’eau à Osses sur Vigicrue. A moi le wading profond ! La belle est donc dans me cordes, sans être un grand lanceur.
Je l’attaque ce soir pour la 8ème fois probablement. Je suis passé sur une pointe en 7x. Je commence par un chironome émergent jaune sur hameçon de 20. Elle reste insensible. Peut-être avec un corps noir . Rien. Un midge noir adulte ? … Toujours rien. Par contre une arc plein courant le gobe lors d’une tentative de dépit, de compensation. Une petite arc. Je crois avoir trouvé THE mouche. J’insiste sur la récalcitrante … rien à faire.
Je vais réessayer avec une peute. Une peute claire corps jaune sur hameçon de 18. Quand elle est bien sèche, elle présente bien. Il y a quelques duns clairs qui dérivent de temps à autres. Elle peut faire illusion. Au troisième passage, j’ai une sensation d’être placé au mm près, et dans son tempo. Une sensation que confirmera son magnifique gobage au ralenti, sans aucune inquiétude. De façon très surprenante, je ne casserai pas au ferrage ! Elle est lourde, et se rapproche maintenant sans trop de violence, après un gros démarrage vers sa berge, sans arriver à se réfugier dans les arbres qui jonchent le fond dans cette vaste retourne. Elle se rendra assez rapidement, sans effusions comme le ferait une arc en ciel. Je suis aux anges. C’est un magnifique poisson que je mesurerai à un peu moins de 47 cm. Un presque-bécard clair, avec une bonne gueule, un corps court et costaud. La vidéo du crime :
Quoiqu’il advienne, la soirée est une réussite. Au moins 3 semaines que je la piste. J’ai gagné la partie. Une partie sur huit en fait. La repêcherai-je avant la fermeture ? C’est le défi que je me lance. Têtu je suis !
La suite de la session sera honorée par une autre fario, de 38 environ, sur mini spent rouge, 3 arcs en ciel dont une belle de 40 environ sur la même mouche. Une belle arc décrochée en combat et une autre au ferrage. En une grosse heure trente de pêche. Un très bon moment. Mais qu’elle est belle cette fario, qu’elle est belle !!
Cette arc prise il y a quelques jours est pas mal aussi. Elle a succombé à une grosse fourmi corps en maxima (cf article : http://www.la-peche-a-la-mouche.com/Montage-de-fourmi-ailee-collection-2014 )
Défi relevé ! elle remontera se frotter à moi 2 jours après ! cf session pêche à la mouche du 17 sept
Mon défi avant la fermeture était de refaire cette belle panthère ! Mission accomplie hier soir, 2 jours après, même endroit, au 3ème passage dans sa veine d’eau, sur un petit rusty spinner cdc. YESSSSS !!!!!
Salut Fred,
ça y est la Nive et les farios sont en train de recoloniser les lieux. Ca doit pas être de redécouvrir les berges car ç aa dû bien changer ?
Patrice