après 3 bredouilles consécutives, la pression est sur moi …
Je croiserai donc la route d’une dizaine de truite sur cette bordure. Mais aucune favorablement postée. Toutes étaient très actives à se balader le long de la bordure et à gober de temps en temps. Un vrai comportement d’arc en ciel en réservoir. Dans ce contexte, il est toujours délicat de pêcher classique, d’une part à cause de la configuration des lieux (végétation très dense), et d’autre part, quand vous voyez un gobage à un endroit, et bien la truite est déjà quelques mètres plus loin. Seule tactique possible : à l’indienne, polarisantes sur le nez, collé contre un arbre de bordure sur le chemin de la truite, à guetter son approche pour pouvoir poser la mouche sur le passage présumé de la belle par un lancer arbalète.
- la première ? je l’effarouche en voulant l’attaquer par le milieu de la Nive –>retour sur la berge
- la deuxième ? 3/4 d’heure à l’attendre, elle passera 3 ou 4 fois près de ma mouche, mais ne la gobera pas –>je laisse tomber et passe au suivant. 20 min entre chaque passage, le temps est un peu long et je ne veux pas consacrer ma partie à un poisson récalcitrant. Elle doit avoir quelques copines plus coopératrices plus en amont, non ?
- la troisième ? la troisième se fit remarquer par un sourd gobage sous un arbre tombé dans la Nive. J’étais en train de rêvasser sur un gros rocher, caché dans les branches tombantes. Elle aussi avec un cycle de prospection vaste et toujours en mouvements. Connaissant bien leurs habitudes, je suis sûr qu’elle va passer par l’extrémité de mon rocher. Une rapide arbalète, mon olive est bien posée là où il faut. La belle poursuit son périple et se rapproche. Je ne la vois plus, mais sa trajectoire est bonne. Quelques instants et elle surgit sous ma mouche et la gobe délicieusement. Ferrage, elle est au bout. Un beau poisson qui me gratifiera de quelques beaux sauts et d’un beau combat. Une belle truite fario de 39 cm. Pas un monstre, mais un poisson costaud, qui sera bien sûr relché pour rejoindre sa Nive.
- la quatrième ? la quatrième est sur un poste très souvent habité, sous un arbre surplombant, collée contre la berge. Je peux l’attaquer classiquement depuis le lit de la Nive. Le dragage de mon premier posé suffira à la caler …. c’est souvent le cas à cet endroit de fou où le dragage est la règle.
- la cinquième ? (peut-être la même que la quatrième d’ailleurs). La cinquième est de l’autre coté de cet arbre surplombant, collée dans les quelques cm2 d’eau calme qui se forment à la séparation d’un courant butant perpendiculairement sur la berge. Le coup impossible classiquement. Je me fond donc dans la végétation pour m’approcher d’elle et lui proposer une moche à l’indienne. La configuration m’est favorable : je peux bien me cacher tout en passant ma canne à travers la végétation. Elle est toujours là , elle est très grosse : au moins 45/48 cm. J’ai peur de faire une connerie et de la caler. Elle s’oriente différemment … c’est le moment d poser mon artzamendi. La mouche dérive bien … mais ce léger dragage à la séparation des courants sera fatale : la belle détecte le piège et file d’un coup de queue vers les profondeurs … MERDE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!