Quoi de mieux qu’une après-midi de pêche après une semaine de boulot surchargée ? A part deux après-midis de pêche, je ne vois pas. Direction la montagne donc. La Grande Nive est encore très haute, un peu trop même, notamment pour des spots comme le plat d’Arrossa. C’est là que je commencerai ma partie. Arrivée vers 13h. La Grande Nive est à 1,11 m d’eau à Osses. Trop d’eau pour accéder en wading à mes spots préférés, mais l’eau est claire, niveau 4 sur une échelle de 5. J’essaierai quand même de barboter un peu, mais ces niveaux trop hauts, cumulés avec l’absence d’insectes et un vent d’Ouest frisquet me pousseront à me rabattre plus en aval, au dessus d’Itxassou, au pool du chien.
Pas plus d’insectes ici, mais le vent est moins fort, protégé que je suis par la configuration des lieux, à 90° du lit du vent.
Je remonte la berge discrètement. Pas d’insectes … pas plus de gobages. Il est environ 16h, le temps commence à se couvrir, j’aborde le dernier tiers de ce parcours.
Enfin j’en repère une.
Elle n’est qu’à 3 m de moi, postée sur une râpe contre la bordure, dans une zone très calme, avec juste un filet d’eau qui lui apporte quelques rares olives. Un beau poisson de plus de 40 cm, avec une blessure sur le dos, probablement un coup de bec de héron ou de cormoran. Elle ne m’a pas vu, je reste immobile. Problème : je dois changer ma grosse march brown contre une olive. Je fais tout doucement un pas en arrière pour pouvoir manipuler ma canne et ma mouche plus discrètement. Le pas de trop, la belle m’a vu et file dans les profondeurs. Bien fait pour moi, c’était prévisible, j’aurai du lui faire un lancer arbalète avec ma grosse mouche, ça n’aurait pas été pire…
Je poursuis ma progression vers l’amont.
100 m plus loin, j’aborde un bon secteur souvent prolifique. Un petit rond m’alerte, tout contre la berge. Une truite est postée. Je me positionne et tente un posé un peu en amon de la belle. Ici, la veine d’eau est plus rapide, multiple, et le posé doit être assez proche du gobage, point de longue dérive possible. Mais le posé doit aussi être précis, ça je l’avais oublié. Ma mouche se pose dans un arbuste de la berge et y reste accrochée, 1 m en aval de la truite. Que faire : casser la pointe au risque d’effrayer le poisson par le mouvement des branches ? Se rapprocher tout doucement et essayer de décrocher du bout de la canne ? C’est ce que je tenterai … avec succès pour une fois. Pour ne pas faire la même connerie que tout à l’heure, je reste là, 2 m en aval de la truite. Je la vois à nouveau monter : super, elle ne m’a pas vu. Doucement, tout doucement, j’arme ma canne et tente un posé. Rien … Un autre …
SPLACH ! la truite est montée et a gobé mon olive.
Un bref combat agrémenté de quelques sauts et le nerf de ma canne JMC Pure domptera facilement cette petite truite de 32 cm. La première de la saison, je ne suis plus puceau cette saison … soulagement 😉
Il doit être 17h30 et je n’ai rien vu depuis la petite truite de tout à l’heure. J’arrive maintenant en haut du parcours. Il fait de plus en plus frais.
L’endroit est très bon. Avec ce niveau d’eau, ce spot d’habitude en retourne, avec un courant inverse au sens du courant de la Nive, est noyé par une veine d’eau, dans le même sens que le courant principal.
La retourne est toute retournée ! 🙂
C’est ma dernière chance et je reste là à espérer un hypothétique gobage…
Il y en a une : elle vient de gober une olive dans un amorti de la berge… autre gobage encore …
Je me positionne au mieux, et pose mon olive coté gauche de la truite. Pas de réaction, mais elle est toujours là. Je tente de l’aborder par sa droite. Au premier posé, je discerne par ses nageoires le beau poisson se diriger vers ma mouche. Son bec sors doucement et vient gober mo artificielle, et là, péché de début de saison, j’anticipe le ferrage et piquote la belle sans la retenir … Dommage, mais le principal est fait : la faire monter sur ma mouche.
Je rentre sur Bayonne, globalement pas mécontent de mon après-midi. Les jours prochains seront meilleurs, surtout si la grosse pluie ne s’en mêle pas. La météo prévoit un temps couvert avec un peu de bruine pour samedi… ça va le faire !
Bonsoir Fred,
Perso, j’ai déjà fait 2 sorties sur les nives pour 5 jours de pêche au total à 3 pêcheurs.
Le bilan est une vraie désolation : aucune éclosion digne de ce nom et les rivières qui semblent être quasi vides de toute truite.
D’autre part, tous les pêcheurs avec qui j’ai pu discuter de ce sujet sont unanimes sur ce constat. Les crues auraient-elles été beaucoup plus dévastatrices que ce que nous pensions ? Et les mesures prises ont-elles été suffisantes ?
Merci pour ton avis à ce sujet.