13 ans qu’Olivier Briard et plus généralement les membres du Bureau de l’AAPPMA Nivelle Côte Basque, alertent les pouvoirs publics de la baisse très inquiétante de la population des saumons de la Nivelle. Les index river sont des rivières choisies pour y suivre la population de saumons atlantiques. Cette même Nivelle est ainsi l’index river la plus au Sud. La Nivelle fait partie de notre patrimoine au Pays Basque, un patrimoine fragile que la main de l’homme doit respecter.
Pourtant, 20 000 ans de présence du saumon dans la Nivelle sont en passe -à poisson ;)- d’être gommés. Depuis 2003 la population est passée d’environ 500 saumons remontant la Nivelle, à quelques dizaines. Tout laisse penser que cette forte baisse des remontées de saumons est imputable à la pêche professionnelle en baie de St Jean de luz. En toute légalité semble-t-il. L’avantage procuré aux pêcheurs professionnels est probablement du aux spécificités de cette baie. Une baie protégée car fermée par 3 digues salvatrices pour Saint Jean de Luz et Ciboure. Une baie sur laquelle se déverse la Nivelle via le port de Saint Jean de Luz. La configuration de la baie, l’étroitesse à l’embouchure de la Nivelle semble laisser peu de chances au grand migrateur argenté.
Olivier Briard -Président de l’AAPPMA Nivelle Côte Basque- et Jacques DUMAS -vice-Président de l’AAPPMA et scientifique spécialisé dans les migrateurs- ont donc alerté tous les décideurs et élus publics concernés, sans succès pour l’instant. Ils souhaitent que l’on se mette autour de la table et que l’on résolve le “problème saumon” en faisant le maximum de gagnants :
- Le saumon d’abord : nous ne pouvons laisser disparaître ce patrimoine du Pays Basque et de la nature.
- Les pêcheurs professionnels : une disparition d’une de leurs ressources ne devrait pas non plus les réjouir. Même si l’immense majorité d’entre eux pêche “responsable”, il semblerait que certains autres -un seul me souffle-t-on dans l’oreillette- préférerai(en)t du bénéfice à court terme et n’hésite(nt) pas à manger son(leur) blé en herbe. Que les décisions à prendre leur assurent une exploitation durable car raisonnée de la ressource saumon.
- L’INRA à St Pée sur Nivelle : sans trop connaitre leurs actions précisément, je suppose que ces scientifiques chargés d’études sur les poissons de la Nivelle (mais pas que), préfèrent une Nivelle remplie de saumons que vide. On peut supposer.
- Le Tourisme “pêche au saumon” : combien rapporte à la collectivité un saumon pêché par un pêcheur professionnel ? Combien d’emplois créés pour 100 saumons pêchés dans la baie ? Et même question avec un saumon qui remonte la Nivelle avec des centaines de congénères, créant de fait une zone touristique attractive pour un Tourisme pêche de qualité ?(ce qui représente une opportunité touristique hors saison, si rare en Pays Basque intérieur). Combien d’emplois créés dans la vallée d’une Nivelle qui aurait recouvré la population de saumon qu’elle devrait naturellement accueillir ? Des études évoque un rapport de 1 à 10 voire 20 : un saumon destiné à remonter une rivière (pas nécessairement à être pêché et tué, simplement à créer une promesse de prise pour un touriste pêcheur), créerait a priori 10/20 fois plus de valeur, d’emplois donc, que le même saumon capturé en mer.
- Les générations futures du Pays Basque -et de la planète-. Le Pays Basque, c’est une terre, bordée par un océan, riche de ses femmes et hommes, de sa culture, de son patrimoine que l’on transmet viscéralement au générations suivantes. Transmettons-le, bien vivace, que ce soit dans sa dimension culturelle, mais aussi sa dimension naturelle.
Alors que faire ?
Nous sommes persuadés qu’il y a une voie de passage pour concilier les intérêts des saumons, des pêcheurs pro, des pêcheurs amateurs, des professionnels du Tourisme, et des générations futures. J’espère que le bref reportage avec Olivier et Jacques passé hier au JT de France3 édition Euskal Herri ouvrira -enfin- les yeux des élus et décideurs locaux et que de sages décisions seront prises sans attendre.
La Nivelle se vide de ses saumons
Bonjour
Pêcheur depuis toujours, pratiquant diverses techniques, je choisis toujours mes destinations de vacances en tenant compte des envies de toute la famille, un impératif pour ma part, la pêche. Je m’autorise également des sorties exclusivement pêche. Je n’ai jamais tenté le saumon, non pas par désintérêt, mais faute de parcours où la probabilité de capture sur un court séjour vaille le déplacement. J’ai découvert la truite en Irlande après avoir pêché de nombreuses rivières françaises, pas besoin d’en dire plus, une seule envie y retourner. Je ne peux qu’approuver vos propos sur le potentiel du tourisme pêche, doit-on continuer à pousser nos pêcheurs vers des destinations étrangères, alors que nous avons un réseau hydraulique d’une exceptionnelle diversité? Le problème du saumon est non seulement celui de la plupart des fleuves de la façade atlantique, mais de nombreuses autres espèces sont aujourd’hui menacées par toutes les formes d’atteintes aux milieux naturels
SAlut. D’après l’INRA, la population de saumons est en légère baisse depuis 10 ans mais le nombre de naissances reste stable… ce qui signifie que les saumons ne remontent plus la rivière… ils sont donc pris avant!
heureusement que vous avez le centre national de la recherhe sur votre rivière, sinon quelle serait la situation
l’avenir c’est la pêche de loisir. extrait:La pêche de loisir a quant à elle un réel poids
économique. Ce ne sont pas les exemples qui
manquent de par le monde et ses retombées (en matière
de tourisme ou d’emplois indirects) sont bien
plus utiles qu’une poignée d’emplois folkloriques d’un
autre âge.
Je m’attendais à découvrir quelques avancées dans ce
projet de décret mais non, rien de rien, juste le
“toilettage” du cadavre de la pêche pro qui ne veut
pas cesser de mourir et nous foutre enfin la paix.
Développer le tourisme “pêche loisir”, la compétition
les écoles de pêche, la pédagogie sur les tailles
légales et le no-kill, l’écologie renforcer les moyens
des gardes et des associations dans la lutte
contre le braconnage et la pollution : il y en a des
manières intelligentes d’avancer dans le bon sens
commun.
Mais rien dans ce projet de décret ne semble favoriser
cela. Non, on discute le remplacement d’un
mot ici, quelques détails là tout pour les pros,
rien pour les autres. Bref, aucune avancée, c’est raté!
La prochaine fois, peut-être, s’il reste encore quelques
poissons ou quelques pêcheurs?…
A l’heure ou les migrateurs de nos rivières sont
réduits à peau de chagrin, comment peut on encore
autoriser une pêche professionnelle dans nos rivières
et dans nos estuaires??? plus d’anguilles, plus
d’aloses, plus de saumons, massacres de civelles. Quand
on aura capturé le dernier poisson, tué le
dernier animal, coupé le dernier arbre, pollué la dernière
rivière, QUE FERA L’ESPÈCE HUMAINE???
AVIS PLUS QUE DÉFAVORABLE notre patrimoine halieutique
ne peut être pillé, que laisserons nous
à nos enfants???
Quelle incompréhension ! La pêche aux engins dans nos
rivières est destructrice ! Des baux entiers
de pêche sont vidés ! Le poisson de nos rivières est
même impropre à la consommation ! Stopper
cette pêche d’un autre temps au lieu de lui permettre
de détruire encore plus !
Le saumon comme la plupart des poissons migrateurs
voyagent plus la nuit que le jour. Les
pêcheurs sportifs savent bien que l’ombre portée d’un
pont ou d’un câble électrique qui traverse la
rivière arrête le saumon le jour dans sa migration
.Dés la nuit il reprend son voyage. Il est donc très
gravement dommageable pour la ressource du saumon d’autoriser
sa pêche la nuit car les captures
au filet seront beaucoup plus importantes que le jour
Je rappelle aussi que la France est le seul pays européen
à autoriser la pêche industrielle au filet.
Tous les pays européens ont compris(nos voisins des
Asturies aussi) que la ressource touristique
rapportait dix fois plus en terme hôtelier ,restaurants
,commerces , guides…
Pourquoi ne pas prendre exemple sur les autres pays
plutôt que régresser ?
Moi je dis bravo aux lobbyistes des pêcheurs professionnels
Comment faire passer une loi qui leur
permette de voler, de piller et de détruire les fruits
des pêcheurs de loisirs qui investissent dans la
pêche de loisirs ont mis des dizaines d’années à construire
et financer. Plusieurs milliers d’emplois en
dépendent pourtant, on préfère tout foutre en l’air
pour une poignée de pêcheur pro. C’est tout
bêtement honteux.
Un petit peu comme si on attribuait à une scierie une
arboriculture fruitière qui arrive enfin à
maturité….le tout financé par l’arboriculteur, bien sur
Vous vous étonneriez peut être qu’il ne soit pas heureux
mêmes qu’il a mis 20 ans à produire pour qu’ils aient
une production optimale?
Quand on voit que des pêcheurs de loisirs font des
100 centaines de km (voir des milliers) et
dépensent des milliers d’euros chaque année pour assouvir
leur passion, qui est de prendre et de
relâcher des poissons de qualité (par qualité, j’en
tends sauvage et de bonne taille). Autant
leur dire de
rester chez eux
et d’arrêter leur passion ou d’aller dépenser leur
argent ailleurs (à l’étranger). Mine de
rien cela représente directement ou indirectement des
milliers d’emplois que ce décret met
directement en danger.
Même si on “oblige” les pêcheurs pro à participer aux
“rempoissonnements”, leur pratique est totalement incompatible
avec la pêche de loisir qui
vise notamment les poissons trophée, ou de belle taille
Bref il n’y a qu’en France que l’on voit des aberrations
du genre ou dans les républiques bananières.
Protégeons mieux notre richesse piscicole, ne donnons
pas droit aux pêcheurs professionnels de
tout détruire pour un but uniquement lucratif. Nos
mers et océans sont déjà pillés
ne faisons pas la
même chose en eau douce. Les pêcheurs professionnels n’ont
plus leur place en eau douce. !
Tout le monde est d’accord: la pêche professionnelle doit être arrêtée ou au moins suspendue pour une longue période (10-20 ans?), non pas pour faire plaisir aux pêcheurs de “loisir” mais pour empêcher l’extinction totale du saumon dans le sud-ouest. Je suis pêcheur passionné dans ces rivières et rêverais d’y prendre un saumon, mais j’irais jusqu’à recommander d’interdire toute pêche du saumon, pro ou non, au moins quelques années jusqu’a ce que le repeuplement soit réel.
Mais pour cela, le seul moyen, c’est de faire comme les pays nordiques. il faut “dédommager “tous les pécheurs professionnels pour leur manque à gagner.
Reste à trouver l’argent… pourquoi pas un partenariat public, associations de pêche, pêcheurs eux-mêmes?
Je propose de créer un petit groupe de travail et de monter un projet dans ce sens, puis de le défendre devant le nouveau ministre de l’environnement, il sera peut-être plus sérieux que l’actuel(le)…
Qui est partant? Je suis sérieux!