En cette année naissante, l’heure est aux bonnes résolutions. En matière de pêche, la bonne résolution pourrait être de passer au no kill pour ceux qui tuent encore leurs poissons. Qu’ils n’oublient pas que “leurs” poissons, sont aussi et surtout les géniteurs des populations piscicoles partenaires des générations futures de pêcheurs. Le nno kill c’est bien, mais nous devons relcher un poisson en aussi bonne santé qu’avant l’erreur fatale de son gobage. J’ai souhaité lister ci-après les conseils que je donnerai à un pêcheur à la mouche débutant qui souhaiterait s’inscrire dans une logique de pêche durable par une pratique du no kill.
Abréger le combat
Une pratique no kill, ça commence dans le combat :
- Utiliser une pointe suffisamment discrète pour que la truite gobe l’imitation, mais suffisamment forte pour ne pas laisser le combat s’éterniser. Un combat trop long, et c’est peut-être risquer une décharge d’acide lactique fatale dans les muscles de la truite.
- Un combat bref évite aussi que la truite aille trop se frotter et donc se blesser dans de la roche ou des bois immergés pour se libérer.
- Ne pas tirer la gueule du poisson hors de l’eau
Une épuisette à mailles non agressives
J’ai longtemps été un très mauvais exemple avec une raquette bornée d’un filet fait dans une corde trop agressive, et raccommodé par mes soins avec plein de nœuds également susceptibles d’agresser le flanc et le mucus protecteur de la truite. La bonne posture :
- toujours passer le poisson à l’épuisette, ou pour un poisson tranquille,l’amener conte soi, le maintenir doucement pour le décrocher
- avoir une épuisette avec un filet en “caoutchouc” type Brodin, ou JMS Rubber
Laisser le poisson dans l’eau
La bonne marche à suivre est de :
- laisser la truite au fond du filet de l’épuisette, et dans l’eau, tête vers l’amont. Pour ma part j’essaie souvent de caler mon épuisette dans des racines par exemple, filet dans l’eau. Cela permet de ranger la soie, chercher la pince à clamper, sortir le mètre et l’appareil-photo, réenrouler la soie si nécessaire …
- ne jamais laisser le poisson se débattre sur la berge, ce sera souvent dramatique pour ses flancs
- minimiser les risques de chute du poisson (si vous le laissez dans l’eau, il ne risque pas de tomber)
Prise du poisson en main mouillées
- Avant de toucher le poisson, bien se mouiller les mains. Des mains sèches agresseraient le mucus, protection de la truite contre les agressions extérieures. Un mucus endommagé peut être synonyme de lésions de la peau de la truite à termes.
- Si le poisson doit être manipulé, ne jamais le serrer,
- ne jamais le saisir par la queue pour le soulever,
- ne jamais, jamais le saisir avec les doigts dans les ouïes, en contact avec les branchies, organe ultra-sensible.
N’oubliez pas que le poisson vit dans l’eau !!! 🙂 Et son corps n’a pas été conçu pour subir des pressions ou des chocs. La partie la plus sensible est la partie ventrale, du cœur (entre les nageoires pectorales) à l’anus. Une trop forte pression peut endommager le cœur, le foie … Apparemment, le poisson repartira normalement, mais crèvera peut-être d’ici quelques jours.
Un hameçon sans ardillon
Est-ce besoin de le préciser ? Un pêcheur à la mouche “no kill” ou “catch and release” doit pêcher avec des hameçons si possible sans ardillon, éventuellement avec des hameçons standards avec ardillon écrasé consciencieusement. Pour ma part, en forme standard, je fais confiance aux hameçons Tiemco BL (come le 103 BL) ou aux Partridge SLD Barbless (cf /Montage-de-mouches-hameçon-Partridge-Tiemco-103-BL ). Mes conseils :
- Ne jamais forcer la gueule du poisson avec les doigts, le risque étant de désarticuler ses mchoires.
- Avoir ses lunettes à disposition pour faire une bonne extraction.
- Utiliser une pince à clamper, ou une pince spéciale pour toute extraction en dehors des lèvres du poisson.
- Sortir l’hameçon engagé profondément avec la pince à clamper, en faisant bien pivoter l’hameçon pour le sortir sans plus de dommages de son point d’ancrage dans la gueule du poisson.
- Si jamais l’hameçon est pris profondément, couper le fil et laisser l’hameçon en place, ce sera moins pire qu’un charcutage en règle.
- Ne jamais passer par les branchies pour “l’opérer”.
Le cas de la photo “pêcheur avec poisson”
J’ai constaté sur certaines rivières du Montana qu’il est mal vu, voire déconseillé de sortir le poisson de l’eau pour le prendre en photo. Sur les plus beaux poissons, nous voulons tous pourtant cette belle photo avec notre sourire aux anges et le poisson clairement admirable au premier plan. Si vous ne pouvez pas vous résoudre à photographier le poisson dans l’eau, suivez ces conseils :
- Le photographe doit être prêt, la mise au point effectuée avant que le poisson soit sorti de l’eau,
- Le pêcheur, mains mouillées, sort la truite sans jamais la serrer, en la laissant se poser sur ses mains formant un réceptacle non agressif. Je le répète, ne jamais la serrer. Romain sur la photo ci-bas, sans être excessif, n’est pas exemplaire !! Cette belle fario de la Henry’s Fork a du s’en remette 😉
- Se donner maximum 5 secondes le poisson hors de l’eau, pas plus.
- Reposer délicatement le poisson soit dans l’épuisette, soit dans l’eau pour le libérer.
- à proscrire surtout sur un sol susceptible de léser les flancs de la truite comme sur les photos ci-après :
éventuellement sur un sol plus soft
Relâche du poisson
- Procéder toujours doucement.
- Ne jamais lancer un poisson dans l’eau.
- Le relâcher dans une veine d’eau bien oxygénée, mais calme.
- Lui éviter de trop se frotter le flanc ou le ventre sur le substrat pour repartir.
- Le tenir jusqu’à ce qu’il parte si possible vigoureusement de lui-même.
Les plus fidèles d’entre vous constaterons aisément que dans mon passé de pêcheur à la mouche no kill, plein de fois je n’ai pas été exemplaire, de nombreuses photos sur mon blog l’attestent d’ailleurs, j’assume. Truites posées sur la berge, filet d’épuisette pas trop “fish friendly”, chute de truite sur la berge, séance photo trop longue … J’essaierai d’être plus irréprochable en 2014. Résolution de début d’année ?
NB : Ce texte est disponible sous les termes de la Licence Creative Commons Paternité-Partage des Conditions Initiales à l’Identique 3.0 Unported (CC-BY-SA) 😉
j’espère que de nombreux pêcheurs pratiquent ce genre de pêche. J’habite un moulin et je vois trop de “viandards” venir essayer de prendre les quelques truites qui vivent tranquillement en notre compagnie amicale et protectrice.(je m’interdis de les toucher, je préfère les observer).
Peu leur importe de maltraiter et de faire souffrir les poissons. Je ne parle même pas de l’état des berges après leur passage : arbustes écrasés, emballlages de hameçons jetés, paquets de cigarettes abandonnés canettes de bières idem et j’en passe et des meilleures. Et ils s’étonnent qu’on ne les aime pas trop !
it best – love our kids, provide a stable, happy home, accept them for who they are, make their time with us enjoyable. Take it one day at a time, or we’re literally drive ourselves crazy!