Impression d’ouverture
Que dire de ce week-end d’ouverture ?
Un temps calme, plutôt doux.
Un niveau d’eau sur la Nive relativement bas pour la saison (1 m d’eau à OSSES environ).
Une eau assez claire, plutôt froide. Très légèrement grise, mais sans faire “eau de neige“.
Très peu d’insectes. Les march brown attendues en nombre se sont montrés discrètes. Une seule vue samedi. Plus d’éclosions dimanche, essentiellement des olives.
Très peu de pêcheurs vus : un groupe de 4 ferrailleurs ou vaironiers vus samedi, personne dimanche.
Bon. Et à votre avis, j’ai fait du poisson ?
Bredouille Samedi
Samedi, première partie de pêche sur la Grande Nive de l’année. C’est l’Ouverture de la pêche 2009 ! Mon choix se porte sur Louhossoa, un secteur assez abrité des vents, très calme. Peu de truites, mais de belles. Peu de pêcheurs également.
Samedi, c’est aussi un match de rugby à 14h30, dans l’antre de St Léon à Bayonne. Samedi, on fait donc compromis, et la partie ne sera motivée que par le désir de faire mes civilités à la Nive. Ce sera chose faite, petite partie de 11h à 12h45 donc, mais aucune activité, pas d’insectes (une march brown, seul insecte vu). Par conséquent pas de poissons. Je me dégourdirai simplement un peu le bras et l’épaule en pêchant un peu l’eau sur un secteur favorable sur lequel j’ai souvent réussi en début de saison. Une Artzamendi fera l’affaire.
Ma fidèle Artzamendi, fraichement montée. Prête à séduire. (voir le montage de cette mouche)
… mais pas dimanche
Donc partie de pêche sur le même secteur que samedi (Louhossoa, Grande Nive). Le temps est différent, surtout la première heure : bruine, temps couvert, nuages bas. Presque un peu trop frais. Mais très favorable aux éclosions, et donc à une bonne partie. pourtant, rien ne bouge : pas un insecte.
Après avoir passé la première heure sur la fin d’un grand plat, a priori favorable en début de saison, je vais vers l’amont, sur des spots généralement habités.
Cette magnifique retourne très productive l’an dernier a subi les affres de la tempête d’il y a quelques semaines : deux arbres tombés à l’eau la ferment désormais, la récente crue n’a pas pu les déblayer. Faire gober un poisson dans la retourne sera très risqué car le poisson prenant du fil passera automatiquement à travers les branches immergées, avec les risques de casse que ça implique.
13h30 : il faut que je me décide.
Je m’accroupis, mon coeur s’active. Rester calme ! Sans feuilles, les frondaisons au-dessus de moi ne me cachent pas assez. Pour ajouter de la tension, la truite se déplace et viens juste sous moi, le long de la paroi de roche. Comment fait-elle pour ne pas me voir, moi qui suis en surplomb et de plus, entre elle et le soleil qui commence à bien briller dans ce ciel maintenant sans nuages, et sans frondaisons sans ombre ? Je ne bouge plus. Elle se déplace me laissant respirer un instant. Faire passer le scion de ma canne entre les branches en prévision d’un lancer arbalète. Pincer le bout du bout de l’hameçon. Ne laisser que la longueur requise en bas de ligne. C’est bon.
Elle va gober un insecte devant moi, mais regardant en direction opposée. Je tends ma canne, et mes bras avec vers la panthère. Je suis prêt à lacher l’hameçon. Le lancer arbalète n’est pas élégant, mais souvent la seule possibilité en ces bas fonds. Elle se présente maintenant de travers. Lui lancer la mouche dans son champ de vision. Je lance …
La mouche tombe à 30 cm de la truite. Celle-ci à l’affut a bien vu ma mouche. Elle se dirige ver selle, ouvre sa bouche, et l’aspire. Bon ferrage dans le tempo (légère temporisation pour laisser la tête de la truite obliquer vers le bas). La truite démarre immédiatement. Gros coups de tête, et fuite autant éperdue qu’inarrêtable à travers les fameuses branches immergées. Splach ! Elle saute et resaute encore plein courant au milieu de la Nive. Ma soie JMS R2T passe à travers les branches. Ne pas tergiverser. Je souque le poisson. Le fluorocarbone ORVIS MIRAGE 12,7/100e doit tenir. C’est Nico qui le dit ! 😉 Et il tient. J’arrive à la faire revenir dans la retourne. Elle accroche un peu une branche, mais en maintenant la pression, ça passe. Quelques instants plus tard, j’arrive à la mettre dans la raquette. En faisant prendre de gros risques à ma canne (je fus obligé de tenir la canne pas sa moitié, avec le risque de départ de la truite et de bris du scion). Je la tire doucement à moi : lui tenir la tête hors de l’eau pour empêcher tout redémarrage.
Rapides photos, et ma première truite de l’année rejoins sa Nive natale. Une magnifique truite fario de 40 cm pour commencer l’année. Merci ma Nive !