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Montage de march brown : l’artzamendi à  corps détaché

Une mouche authentique, « génétiquement » issue du biotope

L’Artzamendi est un des premiers sommets basque face à  l’atlantique. Son nom signifie « montagne de l’ours ». Ses pentes nourrissent un réseau de chevelu dévalant vers la Grande Nive ou le Baztan à  travers fougères, chênes, hêtres et granit. Un territoire de pêche somptueux, sauvage, varié et authentique.

Une imitation de mouche devait rendre hommage à  ce petit coin de nature. Une mouche authentique, « génétiquement » issue du biotope. J’ai ainsi créé un « concept » d’imitation constituée de matériaux trouvés sur les pentes de ce majestueux sommet : des cerques en poils d’un sanglier tué sur les berges du Baztan (pas nécessairement un jour de pleine Lune !), et un corps en quills de vautour trouvé sur les pentes de l’Artzamendi. Du cul de canard local complète l’ensemble. Cette association peut se décliner soit classiquement (poil de sanglier contre hampe et enroulement quill sur hampe), soit en corps détaché. C’est ce modèle si « hypnotisant » qui est présenté ci après. Je fais varier ce montage en variant la taille de l’hameçon (17 ou 19), les quills employés, ou en remplaçant le quill par un tissage bicolore (effet superbe), mais ce n’est plus l’Artzamendi.

Une mouche de début de saison

Je l’utilise prioritairement toute l’année, sauf par étiage. Elle est parfaite en début de saison sur  …

… sur les éclosions d’éphémères grises/beiges, sur les Nives, les Gaves. Peu de vrillage, une bonne flottaison et une bonne visibilité la caractérise. L’hameçon jouant le rôle de quille, elle se pose en outre toujours très bien. Je n’ai pas remarqué que la raideur relative du corps détaché génère plus de ratés que les autres montages.

Elle est belle, je l’aime, les truites de la Nive, pas rancunières, aussi. 

Etape 1 : le corps détaché

  • Placer un poil de sanglier dans l’étau, replié sur lui-même, brin rabattu coupé en biais, environ 1 cm plus court que l’autre (longueur des cerques)
  • Enrouler la soie de montage sur les 2 brins du poil replié.
  • Monter le corps par enroulements de soie de montage ; sa longueur doit être environ de la longueur de la hampe…
  • Eventuellement ajouter d’autres portions de poils (de plus en plus courtes, et aussi coupées en biais) afin de rapidement créer un volume conique,
  • Vous pouvez ensuite aplatir légèrement l’épaisseur du corps (à  l’aide d’une pince, ou de l’étau, ou des ongles).

Etape 2 : habillage du corps détaché

  • Placer les 2 quills de vautour par la pointe, vers la pointe du poil (1 cm avant), ramener la soie de montage à  la base du poil …
  • … Avant séchage du vernis, enrouler en même temps les 2 quills de vautour, de la pointe vers la base.
  • Vers la fin, aidez-vous d’une pince à  hackles pour tenir les quills,
  • Arrêter les quills avec la soie, faire un nœud d’arrêt classique coté base du poil.
  • Sécuriser la base du corps par une mini-goutte de colle rapide,
  • Le corps sera, après séchage du vernis (souple), légèrement courbé vers le haut, aplati et tronqué à  sa base.
  • Le corps détaché est prêt.

Etape 3 : pose du corps détaché sur l’hameçon-quille

  • Placer l’hameçon sur l’étau,
  • Amener la soie de montage aux 2/3 de la hampe (coté anneau),
  • Fixer avec quelques tours de soie de montage,le corps détaché sur le dernier 1/3 de la hampe (coté anneau),

  • Solidifier avec une mini-goutte de colle à  prise rapide.

Etape 4 : le thorax

  • Placer en attente 2 pointes de plumes de cul de canard tenues par les pointes, elles serviront de « sac alaire » et de séparateur d’ailes lors de la dernière étape.
  • Amener la soie de montage aux 2/3 de la hampe.
  • Préparer un dubbing loop avec 1 coté de 2 plumes de cul de canard naturel/gris plutôt foncées.
  • Le torsader …

  • … A l’aide de l’aiguille à  dubbing, « déboucler » les fibres qui le nécessitent,
  • Enrouler, puis arrêter ce dubbing de cul de canard, en rabattant les fibres vers l’arrière, afin de former un thorax dense, et court (environ 4 ou 5 tours).

Etape 5 : pose des ailes

  • Placer successivement chaque aile en fibres de cul de canard de chaque coté du thorax (chaque aile faite avec les fibres d’un coté de 4 ou 5 plumes superposées de différentes tonalités), perpendiculaires au corps et légèrement relevées (30°C environ)

  • Eventuellement, accentuer la séparation par des noeuds en 8.

Etape 6 : finition

  • Rabattre les 2 pointes de cul de canard laissées en attente (étape 4) entre les ailes.
  • Nœud final, goutte de vernis,
  • Sculpter les ailes au ciseau (ou au doigt), comme ci-contre,
  • Ebouriffer le thorax, couper les fibres trop longues.

Mouche terminée

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