7h, le réveil sonne. J’ai rendez-vous dans 2 heures avec une centaine d’autres personnes pour nettoyer les berges de la Nive, Si je me débrouille bien, j’aurai peut-être le temps de faire un coup de pêche l’après-midi, malgré les niveaux très hauts, environ 1,35m d’eau à Osses. Le temps est bon pour les nettoyeurs, mais pas pour la pêche : très beau, chaud, tout ce qu’il ne faut pas. L’envie sera trop forte.
Toute la matinée avec Yvon, coéquipier sur un raft mis à disposition par Jérôme, patron d’ARTEKA, nous ne pourrons nous empêcher de scruter les berges des parties descendues en raft. Les eaux sont hautes, mais assez claires pour qu’il y est un peu de pêche sur les bordures. 13h, le raft est rangé, les combis nettoyées (merci Eneko !). J’ai le choix : buffet à Bidarray avec les nettoyeurs du jour, … ou 2 heures de pêche … en bon vieil ours, je choisirai … la pêche. ça me démange … et je ne le regretterai pas …
Pourtant, l’ambiance était bien sympa. Bien sûr, tout le staff de l’AAPPMA est là , les guides de pêche, de simples amoureux de la Nive, …Cette opération est montée tous les ans par le syndicat du bassin versant de la Nive, en collaboration avec l’AAPPMA de la Nive et les entreprises de rafting et de sport d’eau vive. C’est plaisant de voir tout ce monde qui se mobilise pour faire disparaître plastiques, chaussures, pneus, casseroles, portières, mobylettes, bouteilles, bidons ou autres poupées en plastique. Et c’est fou de se dire qu’une bonne partie de ces saletés sont probablement délibérément jetées à la rivière. Bref 13 h donc, je rejoins le pool du chien mort le fraîchement renommé. 13h45 je suis opérationnel les pieds dans l’eau, à scruter le pool aval. Grand soleil, eaux fortes, pas d’insectes. La berge en amont, avec ses parties plus ombragées devrait être plus propice.
1/2 heure après j’arrive sur la râpe qui m’a valu une petite truite de 32 cm mercredi dernier. Je passe ma canne à travers les feuillages pour entrer dans l’eau pour progresser vers l’amont, j’observe le spot depuis 5 min, il n’y a aucune truite active. Avant de vraiment me montrer, je regarde quand même, mes lunettes polarisantes JMC sur le nez. Très lumineuses, enfin les polarisantes que j’attendais. Une superbe truite est là , à 2 m de la berge, immobile, entre deux eaux. Elle ne semble pas nympher, mais es bien calée dans sa veine d’eau. Si, elles nymphe un peu me semble-t-il. En tout cas, elle ne prend rien à la surface. Misant sur son opportunisme et sa faim, je l’attaque quand même avec ma grosse march brown. Seule possibilité : un lancer arbalète à travers les branches. Ma mouche bousculée par une rafale -sacré vent de sud- tombe trop travers, la truite ne la voit pas. Il me faut “recharger l’arbalète’. Je récupère mon bas de ligne jusqu’à ce que la mouche se bloque sur l’anneau de tête pour faire passer ma canne en marche arrière. Ce simple retrait discret de la canne ne passera pas inaperçu des yeux perçants de la truite qui filera sans demander son reste. Dommage, un beau poisson de 45 cm au moins.
20 m plus en mont, une autre un peu plus petite, 38/40 cm est également à 1 m de la berge, dans une petite veine d’eau. Cette truite-là semble plus orientée vers la surface. Je l’attaque par l’aval, en entrant dans l’eau jusqu’aux aisselles, qui baignent un peu. La belle refusera mes posés. Pour cause : elle n’est plus là , surement effrayée par un posé lourdaud ? le grand soleil ? une pointe encore en 5X ? une soie pas discrète ? 2ème poisson calé …
Il me reste 3 très bons spots. Les 2 premiers semblent vides … 15h27, autant rentrer, Madame m’attends pour le milieu d’après-midi. Sauf que pour rentrer, je remonte sur les rails, et depuis les rails … je peux contempler le 3ème spot de haut. Et là … l’hallu : une grosse, très grosse truite est bien en place dans une veine d’eau à l’aval d’un buisson de chachis, contre la roche, sous un buisson de ronces. Vous la voyez ?
Un poisson très maigre au sortir de l’hiver. Vous voulez un zoom pour mieux la voir ?
Un poisson de … 55 cm peut-être plus. Ni une ni deux, je redescends par l’aval sur les berges de la Nive et progresse vitesse grand V vers la truite promise. Arrivé à son aval, je me came, me positionne. Je n’aurai pas 36 occasions. La première doit être la bonne. Dans ces cas, je fais souvent un posé à quelques mètres travers pour bien étalonner la distance. LA connerie serai de lancer trop loin, la mouche se prendrait dans le chachis. Trop court, j’éborgnerai la truite. Je lance donc ma petite march brown (CDC sur hameçon de 14)… un peu trop près, une rafale, la mouche tombe à peine à droite de la truite, qui se jette dessus immédiatement. Ferrage réflexe, je la loupe … je viens de rater certainement ma plus grande truite sur la Nive. Un jour je l’aurai … un jour …
Salut Fred,
tu as trouvé ton challenge de la saison: prendre cette truite. En tout cas dans ton récit, tu m’as bien fait saliver 🙂
Patrice
adio Fred,
ouh pinaise, c’te steak!! assurément une sacrée occase. quel calibre apparemment. tiens nous au jus…
A+
Salut Fred !
Content de t’entendre.
En fait je pensais que tu n’avais pas encore posté cette année car je n’ai reçu aucune alerte pour les news.
Un petit contrôle par acquis de conscience : 5 posts à lire. Génial.
Super ton 1er avril, en espérant que tu ne sois pas trop visionnaire sur le coup, à la vitesse où va le progrès … certains s’en serviraient pour connaître la position des gardes-pêche.
Je me ré-inscris pour les news car je ne veux pas rater la photo du très beau poisson trophée que tu vas nous poster quand tu l’auras pendue 🙂