Vendredi 18h, rendez-vous au siège de l’AAPPMA Nivelle côte basque pour une petite réunion visant à cadrer deux trois points, dont l’organisation du 6ème Fishing Day qui aura lieu sur nos terres, au lac de Saint Pée sur Nivelle. Je reviendrai dans un autre article sur cet événement que nous adorons organiser tous les ans.
Prévoyants, Olivier et moi avons pris notre matériel de pêche à la mouche en prévision d’une petite session quelque part à l’issue de la réunion. 19h45 … où allons-nous ? Sur la Grande Nive à Louhossoa ? Tentant … La semaine passée, nous y avons fait une petite session sympa, avec 2 poissons touchés chacun au coup du soir. Et surtout, durant ce coup du soir, j’y avais enfin vu des poissons actifs, chose que je n’avais pas vu en 2017 sur la Grande Nive. Mais Louhossoa, c’est 15 min de plus que la Nivelle toute proche, et il se fait tard. Autant aller sur la partie médiane de la Nivelle, entre Ibarron et Cherchebruit.
J’affectionne cette partie de la Nivelle. Pas trop courante, des lisses, une largeur de 10 m environ, et surtout, un havre de sérénité.
Rapidement équipés, nous choisissons de remonter une ligne droite très engageante. Je n’y ai jamais pêché de poissons, mais l’endroit inspire confiance. En langage pêcheur, ça pue la truite.
Doucement, en prenant notre temps, nous remontons discrètement le long de la berge la moins favorable. Seules des truitelles se manifestent … pour l’instant. Niveau insectes, quelques olives, quelques éphémères grises à corps jaune, des petites sedges, et de plus en plus de gros sedges cannelles.
Des gobages sporadiques plus denses que les autres apparaissent le long des racines sur la berge d’en face. Histoire de nous mettre un peu la pression. Mais rien de régulier. Nous posons nos mouches sur ces spots propices, mais aucun poisson ne monte. Le coup du soir est en train de se faire. En termes tauromachiques, on sent Olivier et moi que la partie va « a mas ». De plus en plus de sedges, la lumière baisse avec le coucher du soleil … ça va le faire. J’adore le calme de ces coups du soir dans le cocon de la Nivelle.
Nous sommes maintenant sur une partie plus lumineuse, les platanes ayant été tronçonnés récemment. Ces platanes garants de la tenue des berges, et fournisseurs de nombreuses caches avec cette jungle de racines qui charpentent la berge.
A l’amont de cette zone, les branches de platanes reprennent le dessus et recouvrent la Nivelle. A 10m de nous, sous la dernière branche de platane, un poisson vient de gober. Je ne quitte plus la zone des yeux. Autre gobage ! Et là, ce n’est pas une sardine. Un gobage dense, qui a remué de l’eau, un gobage promesse de beau poisson…
Ma pointe en5X est équipée d’un gros elk hair caddis sur hameçon de 12. Une bonne imitation voyante et bien flottante des gros sedges cannelles qui doivent a priori rendre actives les truites à l’extrême coup du soir.
Je me positionne ¾ aval du gobage. Le challenge : faire passer mon bas de ligne entre 2 branches tombantes un peu en amont du gobage pour que ma mouche se pose au moins 1 m en amont de la position présumée du poisson. Premier posé trop court. J’allonge. Deuxième encore trop court. Il faut que je force la distance, au risque de crocher une branche et de foirer le coup. Il y a des fois, et bien ça passe. Je ne suis pas un lanceur hors pair d’une grande précision, mais des fois donc, la chance est là. Deux faux lancers, j’allonge un peu et mo sedge passe bien entre les branches et se pose a priori au bon endroit. A priori car il fait trop sombre pour le voir. JE vais devoir réagir si le poisson gobe sur le mètre carré sur lequel je l’espère.
Gobage ! Je ferre dans le tempo (une fraction de seconde après, non pas par une maitrise sans faille de mes nerfs comme le crois Olivier, mais simplement grâce/à cause d’un temps de réponse pas fulgurant… des fois ça sert ;).
Le poisson est au bout ! Un beau poisson, lourd, qui me tire de la soie, mais ne saute pas. Je suis heureux, probablement mon plus beau poisson touché sur la Nivelle. Elle ne se rendra pas immédiatement, elle est coriace. Rush vers l’amont, l’aval … elle s’approche enfin. Un poisson très gris, loin des panthères de la Nive dont j’ai l’habitude. Une arc ? Non me dit Olivier. Une belle truite de la souche Nivelle. Une souche très différente des truites de la Grande Nive.
Elle glisse enfin dans ma raquette. Je suis aux anges. Elle mesure 40 cm, ma plus belle truite dans la Nivelle. Un poisson costaud, magnifique. Quelques photos et elle retournera méditer sur cette mésaventure. Un check avec Olivier. Il est aussi content que moi.
En bon Président de l’AAPPMA Nivelle, ça le gonflait un peu que je ne jure que par la Nive pour faire du beau poisson.
Depuis le temps que je voyais des photos de belles truites de la Nivelle … Enfin j’y goute. J’avais besoin de ça pour me motiver. On le sait tous, la confiance dans la rivière que vous péchez est essentielle. Sans confiance, on pêche mal, on n’insiste pas, on snobe les spots qui pourtant ont un potentiel. Ce coup du soir sera donc essentiel dans ma pratique de la Nivelle. Dorénavant, je sais … elle renferme les belles truites que je cherche. 7 jours plus tard, j’en aurai confirmation à nouveau. Je suis désormais hanté par ces eaux.