En ce moment, peu de place pour pratiquer la pêche à la mouche, boulot tardif, déplacements, bricolage dans ma nouvelle maison, soirées chez untel ou untel … Bref, 2017 ne sera pas une saison où j’aurai brillé par ma présence sur les berges de la Nive ou de la Nivelle. Mais l’envie d’attaquer des gobages me ronge, d’autant plus que mes quelques 6 parties sur la Grande Nive de l’année se sont toutes soldées par une bredouille ou presque. C’est dire que je ne suis pas hyper motivé pour localiser mes rares coups du soir sur la grande Nive, à une demi-heure de chez moi, alors que la Nivelle coule face à ma maison. Mais la Nivelle, ce n’est pas la Nive. A priori.
C’est avec cet état d’esprit que samedi dernier, sans pression, je décide de me faire un petit coup du soir reposant entre St Pée sur Nivelle et Sare, plus précisément dans le no kill de Cherchebruit.
Comme tout moucheur qui se respecte, je commence à mâter la rivière depuis le pont qui marque le début du parcours. Et là … quel plaisir d’y voir un, deux, trois truites actives. Oh, probablement pas des monstres, mais en ces temps de disette …
Je descends donc, me positionne pour attaquer la première. Elle gobe contre la berge rive droite dans une veine d’eau amortie par un gros bloc, et sous une branche tombante. Mes neurones de moucheurs sont un peu rouillées en ce moment et au deucième faux-lancer, je croche une branche derrière moi et y laisse mon bas de ligne jusqu’au tissé. La relative expérience accumulée après des décennies de pêche -bonjour le coup de vieux-, me permet de rester calme, souvent, l’ennemi, c’est soi-même. Je ne vais pas commencer un coup du soir qui s’annonce cool par un coup de stress. Je temporise donc et monte un nouveau bas de ligne pour terminer mon tissé. Un morceau de 3X RIO, un autre de 4X, un autre de 5X, les trois à peu près de même taille (70/80 cm environ), et une pointe d’une barsse en 6X. Super, j’ai un bon bas de ligne tout frais. Cette accroche initiale à peut-être du bon 😉
La truitelle continue à gober sans se cacher. Je noue une éphémère olive cul de canard sur hameçon de 16, assez fidèle au vrais insectes qui dérives d eplus en plus. Quel plaisir qu’une rivière plutôt en bonne santé : eau claire, faiche, sans couche d’algue gluante sur le fond, et par conséquent, de nombreux insectes : un défilé continu d’olives jusqu’au soir, des petits sedges et des plus gros de type sedge cannelle. Un plaisir !
Et fort logiquement, ce défilé d’insectes mis les poissons en activité toute la soirée.
Je ferai au final 7 poissons : 2 sardines, 2 d’environ 25, 2 de 30cm environ et une 36 à la nuit.
Une truite fario de 36cm sur la Nivelle, c’est peut-être mon record sur cette rivière que je pratique depuis peu.
Je rentrerai à Ibarron comblé, ok pas de monstre, mais des poissons actifs, hyper nerveux une fois piqués, le tout en remontant une belle petite rivière encaissée, intime comme peut l’être la Nivelle. Je pensais toucher une ou deux arcs en ciel. En effet, l’AAPPMA Nivelle côte basque a décidé récemment de compléter la population de fario par quelques arcs de belle qualité sur certains spots dont le no kill de Cherchebruit. Et bien non, une belle arc de 50 m’aurait bien plu, j’adore le gaz de ces poissons. Ok, ce n’est pas du natif, ok. Bien sûr que je préfère une fario native de 50, pour la gloire d’avoir leurré une sauvage dure à séduire. Mais une belle arc, a priori plus facile à séduire, ça se rattrape lors du combat, souvent plus aérien et tenace.
Bref, merci à la Nivelle, qui me réussit plus que ma Nive. Bientôt peut-être, ce sera aussi ma Nivelle. ça en prend le chemin en tout cas.