Décrochée le 5, repiquée le 12 !
Comme vous l’avez peut-être vu sur un billet précédent (celui du 5 à relire ici) j’ai tenu la semaine passée une belle truite qui est venu flirter avec ma raquette, juste flirter du bout du museau, avant de s’ébouriffer et de me fausser compagnie avant les gros plans. Un beau poisson qui passe son temps dans une retourne sur une berge inaccessible aux flemmards (marcher, descendre … et remonter … la nuit) et aux douillets (ronces, orties …). Ceci explique cela : gros poisson qui a eu le temps de grossir, car tranquille !!! Poisson comme il devrait en avoir plus souvent sur ma Nive. Rassurez-vous, elle y est encore. Vexée certes, mais encore là . Still alive !! Et vidéo à l’appui !
Un magnifique poisson de 48 cm
Je pourrai faire un copier/coller du post du samedi 5 tant les actions de jeu furent similaires, la deuxième ayant bénéficié de l’expérience due à la première ! Premier passage contre la truite de l’aval vers l’amont, obligé de la faire fuire !! Il est en effet obligatoire de passer à moins d’1 m d’elle, sans possibilité de se cacher, et exactement dans la direction qu’elle guette (la berge). J’ai même pensé faire beaucoup de bruit, histoire qu’elle associe ombre qui passe et gros bruit. Je n’ai pas osé, mais à réfléchir.
Histoire de la laisser reprendre ses esprits, je m’en suis donc allé sur la portion de berge plus en amont : que des “échecs” pendant 2 heures ( casses, décroches, loupés et callages). Mais toujours très cool et enrichissant. Je ne sais si un jour je serai transparent, mais je me comporte de plus en plus comme un héron sur ces berges. Certains pas me prennent de longues secondes. Je passe un temps fou en approche. Je pense que la clé est en partie là ! Les truites vues en amont (les mêmes depuis quelques temps) sont de bonnes formatrices. Pour les séduire, il faudra faire preuve de … transparence … si possible. Elles sont tellement méfiantes !
Bref, au bout de 2 heures environ, je reviens voir si ma belle-de-la-retourne-de-la-berge-perdue est revenue se mettre à table dans son supermarché de l’insecte dérivant lui assurant spents en tout genre, chironomes en tête de gondole, et sedges en pack.
Approche dicrètissime planqué derrière le fameux tronc qui borde la retourne. Je m’installe. Lancer arbalète prêt, sedge lièvre sur pointe nylon de 12/100e. JE suis bien callé, les mouvement sont millimétriques. Tout tournage de tête est proscris, les mains bougent si possible hors champ de vision de la… Invisible quoi !
Super : elle est là !
Elle vient de passer à moins de 2 m de moi.
Attendre qu’elle aille à l’autre bout de son circuit et lui lancer, arbalètement parlant, un bon sedge.
Pensée : est-ce bien de la pêche à la mouche ? Pas celle présente dans l’imaginaire des non initiés. Pas ce bon gros plat, avec des truitasses actives, goulues, avec de belles boucles de soie de la part du pêcheur, et aucun végétal pour contrarier tout ça. Non, ici le lancer arbalète est la seule possibilité. Pas beau, mais bon. Pas esthétique, mais efficace.
J’expédie donc ma bestiole en poils au cœur de son circuit, à la croisée de plusieurs de ces chemins. Le sedge doit flotter (je pêche en sèche, mais une nymphe pourrait faire l’affaire, ou le sedge mouillé aussi, probablement). Les secondes passent. Va-t-elle repasser par là avant que je soit contraint de remonter ma canne au risque d’être repéré ? Elle repasse : elle est là , à 1 m de mon sedge. Elle accélère comme à chaque fois et se jette sur lui. Un bon ferrage mesuré (=pas trop fort, un de mes grands défauts), dans le bon tempo (elle a le temps de plonger la tête vers le bas). Elle est au bout. Je me jette sur la berge, ici, ça passe ou ça casse. Ne pas lui donner de fil (ayant un bas de ligne de 6 m environ -ce qui est trop pour ce spot précis-, je n’ai pas de soie sortie de la canne) ! Et là , presque de façon décevante, elle se rend en se débattant, mais sans sonder : pour cause il y a à peine 80 cm d’eau, et sans fuser comme elle sait aussi le faire. Je crois que ma Scierra Titanium est une sacré absorbeuse d’énergie pour une truite en combat. Une matteuse en quelque sorte. C’est quelque fois un avantage, quelquefois non.
Elle sera relchée après photo et vidéo, elle mesure 48 cm et constitue donc ma plus belle truite fario pêchée en France.
Une video vaut mieux qu’un long discours
La vidéo de sa relche : un bien beau poisson qui changera peut-être de retourne, mais qui je l’espère deviendra encore plus méfiante. Elle n’ont pas toutes la chance de tomber sur un pêcheur qui relche ses poissons lucide.