Nous sommes arrivés sur le secteur “Henry’s Fork” cet après-midi, sous un fort vent. Après s’être installés au campsite, nous filons pour ce premier coup du soir sur la Henry’s Fork river. Le vent est tombé, la soirée est magnifique, ça commence à gober un peu partout … je suis sur un nuage ! Des années que j’attends un tel moment. Je quitte mes acolytes pour un secteur un peu plus haut. En chemin pour ce virage prometteur, je fais fuir de gros poissons calés sur les berges. Bon présage, les poissons sont installés, mes sedges vont s’en donner à coeur joie …
La configuration est parfaite : je suis en aval d’un plat, là où le lit de la rivière reprends de la profondeur. Le fond de sable est tapissé de plantes aquatiques, la progression dans le lit de la Nenry’s Fork est donc très facile.
Ca commence à gober partout. C’est le soir, des sedges volent, j’en mets un au bout de ma pointe.
J’ai du en monter une cinquantaine pour ce séjour., persuadé que ce serait la mouche du coup du soir. Oui et non … le spent rouge s’avèrera être LA mouche … pour la journée et pour le soir. Le sedge fut un deuxième choix, sauf à certains moments très brefs.
Leçon N°3 : ne pas s’entêter avec la même mouche, théoriquement “celle qu’il faut”
je passerai les 3/4 de mon coup du soir à essayer de faire monter des truites sur un sedge. Pour des résultats moyens, car je ne ferai que quelques petites arcs en ciel sur la grande partie du coup du soir. Sur la fin, j’essaierai avec un spent rouge, avec un tag en mousse fluo pour le discerner dans la pénombre. La différence sera flagrante avec des gobages là où mon sedge avait essuyé des refus. Elles sont en fait sur des spents rouges ou jaunes de PMDs, rien de plus invisible à la surface, mais la vraie friandise de la Henry’s Fork à cette période.
Je me suis fait leurré par les quelques sedges qui volètent. Quelques sedges, mais pas assez, ç’aura été un des faits majeurs du séjour, jouant probablement sur la mauvaise qualité de pas mal de coups dus soir. Nous n’aurons pas eu de denses compagnies de trichoptères pour déclencher les orgies tant attendues. Donc 1ère erreur : m’être entêté sur ce que je croyais être une évidence : coup du soir–> sedge. Plus généralement, c’est u de mes défauts : arriver avec des idées préconçues, et m’entêter, même dans l’échec. Question de fierté mal placée … Niak et Romzy, plus rationnels, obtiendront des résultats meilleurs que moi en partie grce à ça. Par exemple le lendemain soir, le plus grosse truite du séjour, Romzy super star :
Leçon N°4 : garder l’esprit clair dans une orgie de gobages
Le soleil vient de se coucher. La lumière est extraordinaire. Les sentiments de liberté et d’aventure accentués, mes sens mis en éveil (la zone peut abriter des ours ;-(. Les gobages commencent à se faire de plus en plus fréquents, en fait, ça gobe maintenant partout.
Dans ce contexte, je suis sûr de piquer du poisson, non ? Je m’entête … Persuadé que je pêche bien, si une me résiste, j’attaque un autre gobage. Si cette nouvelle truite refuse, sa voisine montera. C’est ainsi que je passerai une bonne partie de cette fin de session coup du soir à me disperser de gobage en gobage, sans remettre en cause ma mouche ou mon approche. Devant, derrière, à gauche ou à droite, il y en a tellement en activité que je ne me concentre pas sérieusement sur un poisson, et du coup … A bénir sous tous les angles la rivière en ébullition, je survole le problème. …. 2ème erreur donc : zapper de gobage en gobage, sans analyse de la psychologie d’un poisson donné (rythme, attitude, mouche gobée …), et sans optimisation du posé et de la dérive. Elles gobent comme des folles, donc une dérive non optimisée suffira … ??? … et non !
On résume : humilité, observation, concentration, pragmatisme …