Du bien : la découverte du gave d’Ossau – du nul : la maltraitance des gaves sur l’autel de la production d’électricité
Fin juillet. Les fêtes de Bayonne battent leur plein, et j’ai qu’un truc en tête : profiter de mes vacances pour … pêcher. Exit Bayonne, donc ! Mon copain Nico est revenu quelques jours du Nigeria : quelques jours de pêche en Béarn s’imposent. Gave de Pau, gave d’Ossau et pourquoi pas gave d’Oloron au programme. Ce sera bredouille durant ces 2 jours, avec du bien : une partie de pêche à la mouche dans le bois du Bager sur le gave d’Ossau, gave béarnais que je ne connaissais pas : magnifique, majestueux ! Et surtout avec du moins bien : le traitement que subit le gave de Pau, fait de coups de chasse d’eau périodiques, décapant ou asséchant le substrat selon le moment et rendant impossible un coup du soir digne de ce nom …
Le bien : la découverte du gave d’Ossau et du bois de Baget : bredouille mais magnifique !
01h30 ou 2h de route, ce doit être la raison qui fait que je ne connais pas encore le gave d’Ossau, et son mythique bois du bager. De réputation, oui, comme tout pêcheur (à la mouche) du coin.
En deux mots : majestueux, du potentiel, une nature préservée, une qualité d’eau a priori bonne (hormis les variations de débit), de la concurrence (j’ai vu autant de pêcheurs en 3 heures que dans 1 mois de pêche sur ma Grande Nive), et surement un bon coin à champignons (avec de la concurrence aussi).
Mefiat au coup du soir : la remontée à la voiture doit être clairement identifiée. Le bois est vaste, et la nuit, les chemins sont moins évidents. Nous avons failli l’apprendre à nos dépends, malgré un balisage “petit poucet” prévu à la descente (conseil : baliser à la descente chaque embranchement rejoint avec plusieurs marques). Autre conseil : pour ceux qui connaissent, ne pas penser au film “blair witch project” en remontant, ce n’est pas l’endroit)
Nico sur un magnifique pool du bois de bager. MAJESTUEUX ! (le gave, pas Nico 😉
Le moins bien : les variations de niveau sur le gave de Pau à Nay : une leçon de respect du biotope et de la nature !
impossible de faire un coup du soir sur cette somptueuse rivière qu’est le gave de Pau. Les lchers d’eau chamboulent tout. Et détruisent tout.
La règle : un bon gros lcher vers 18h qui génère une augmentation en gros de 50% du débit pour le coup du soir. On passe en effet, en 2 heures environ, de 45 cm à 65/70 cm. Non seulement l’effet mécanique est dévastateur (assec à la redescente -cf photos plus bas-, coup de chasse à la montée …), mais l’eau apportée doit provenir du fond d’un lac en amont, arrive rapidement et n’a pas le temps de se réchauffer : elle est glaciale, grise. Imaginez nos coups du soir dans ces conditions …
A ma grande surprise, aujourd’hui (le 16 août), ce sont des lchers d’eau moins forts, mais plus fréquents, toutes les 2 heures. J’en ignore la raison, mais je pense que c’est moins nuisible que des gros. … Sauf qu’il est 19h25, et que les derniers relevés montrent que la journée sera encore ponctuée d’un coup de chasse d’eau : donc dents de scie la journée et tsunami le soir :
Le pêcheur à la mouche au coup du soir, marqueur de la bonne santé de la rivière !
oublions le simple plaisir du pêcheur, gché sur le (les ?) gave par l’impossibilité de bénéficier d’un coup du soir “normal”. Le pêcheur à la mouche qui bénéficie d’un coup du soir normal (avec insectes et poissons actifs), est un spectateur/acteur de cette chaîne alimentaire. Plus qu’un acteur même, il est en même temps un marqueur, au même titre que la nuée de sedges. Marqueur de la bonne santé de la rivière.
Si tout est normal, (je pense bien sûr au niveau d’eau), les sedges sortent … les pêcheur aussi. Sur le gave de Pau, plus rien n’est normal. Le milieu est dégradé par l’action des lchers d’eau, et la nature … fait ce qu’elle peut. Quoi … je ne sais pas. Les populations déclinent-elles ? Les modes de reproduction des insectes s’adaptent-ils ? Je ne sais pas.
Ce que je sais, c’est que le gave de Pau, à l’instar de toutes les rivières qui bénéficient des traitements de faveurs des producteurs d’éléctricité “propre”, impose à ses habitants (ici des trichoptères), des conditions de vie plutôt malsaines. Il est clair que les larves de trichoptères en fourreau (comme ci-bas), les alevins, les larves d’éphémères … ne font pas pleurer dans les chaumières. Ce ne sont pas des bébés phoques.
Photo de galets dans le lit du gave de Pau, vers 16h, en aval de Nay.
Quel gchis que ces assecs répétés. On me dira que les bestioles s’adaptent, que celles qui pondent sous l’eau au plus bas des niveaux suffisent à faire prospérer les insectes … Avec un peu de chances, les larves dans leur fourreau sont assez humides pour passer l’après-midi et attendre 18h que les barrages lchent leur eau grise. Je ne sais, mais j’en doute.
toujours est-il que personnellement, je suis cloué sur mon canapé par un lumbago de chez lumbago, survenu il y a juste une semaine, à l’issue de ma dernière partie de pêche au bar en Bretagne. J’espère retrouver ma Nive mercredi ou jeudi. Si Saint Pierre le veut !
bon retablissement .a bientot.eric
Merci Eric
ça va mieux, là , mais 30/35°C, ça sert à rien de tenter un coup de pêche
la semaine prochaine a priori
Fred